Jean-Baptiste-Siméon Chardin, Le Buffet
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L'artiste
Jean-Baptiste-Siméon Chardin est issu d'une famille d'artisan. Il naît le 2 novembre 1699 à Paris. Chardin est un peintre français et il est considéré comme l'un des plus grands peintres du XVIIIe siècle. Il est surtout connu pour ses natures-mortes, ses peintures de genre et ses pastels.
Chardin est très tôt attiré par la peinture et il étudie probablement avec le peintre Nicolas Coypel, un ami de la famille. En 1724, Chardin est reçu maître peintre de l'Académie de Saint-Luc après un apprentissage dans l'atelier du peintre Pierre-Jacques Cazes, il apprend le dessin et la peinture d'Histoire auquel il se destine. Cependant, il rencontre de nombreuses difficultés dans ce domaine et a de médiocres résultats. Il se tourne alors vers la nature-morte, sa véritable vocation qu'il découvre après l'étude d'un lapin mort. Chardin veut alors peindre avec la plus grande vérité ce qu'il voit et veut oublier tout ce qu'il a apprit ou vu.
En 1728, il est reçu à l'Académie royale de peinture et de sculpture comme peintre dans le talent des animaux et des fruits. Mais l'artiste ne se limite pas à ce genre.
En 1731, il collabore à la restauration des fresques de la galerie François Ier à Fontainebleau avec le peintre Jean-Baptiste Van Loo ; la même année, il épouse Marguerite Saintard, fille d'un riche marchand parisien.
Deux ans plus tard, il réalise ses premiers tableaux à figures : Femme cachetant une lettre et La Blanchisseuse.
A partir des années 1730, Chardin expose régulièrement au Salon du Louvre et en 1740 il rencontre le roi Louis XV. Trois ans plus tard, Chardin est élu conseiller de l'Académie royale de peinture et de sculpture.
En 1751, Chardin présente au Salon le tableau la Serinette commandée par le roi Louis XV, l'artiste reçoit une pension royale de 500 livres donnée par le roi.
En 1755, Chardin est élu au poste de trésorier de l'Académie grâce au soutien de Charles-Nicolas Cochin, ami et ardent défenseur de l'artiste. Le peintre est chargé en août de la même année de la présidence des accrochages de tableaux au Salon. Cette activité qu'il prend très au sérieux comme tout ce qu'il fait ralentit sa production et son inspiration.
En 1757, le surintendant des Bâtiments Marigny lui attribue un logement au Louvre et au mois de septembre Chardin reçoit son brevet de pensionnaire à l'Académie de France à Rome. Il continue d'exposer au Salon, Diderot qui apprécie l'artiste devient un des ses défenseurs. De 1737 à 1773 Chardin se consacre aux scènes de genre ou il acquiert une bonne réputation, il reçoit des commandes de Louis XV, d'Autriche, de Suède, de Prusse. Puis en 1748, le peintre revient à la nature morte et présentera moins de sujets de genre au Salon.
Chardin est l'un des peintres qui reçoit le plus de pensions à son époque. J.B.M Pierre devient premier peintre du roi et directeur de l'académie, Chardin connaît à partir de cette époque une fin de vie difficile, il démissionne successivement de ses différents postes et perd son fils unique qui se suicide. L'artiste tombe malade, souffrant de la maladie de la pierre, désormais il ne peint plus à l'huile et se tourne vers le pastel, l'artiste n'expose plus que des pastels aux Salons pour la plupart des portraits et des têtes d'expression. Chardin décède dans son logement du Louvre le 6 décembre 1779 à l'âge de 80 ans.
Analyse d'œuvre : Le Buffet
En 1728, J.B. Chardin peint une toile intitulée Le Buffet. Il expose ses premières natures-mortes à l'Exposition de la Jeunesse (place Dauphine à Paris) notamment La Raie et son pendant Le Buffet. Cette toile est aujourd'hui conservée au département des peintures au musée du Louvre à Paris.
La "nature morte" est le genre pictural le moins important selon la hiérarchie donnée par l'Académie de Peinture et de Sculpture. Ce sont des "choses mortes et sans mouvement" d'après André Félibien (architecte et historiographe français du XVIIème siècle).
Description :
Chardin représente une table recouverte d'une nappe blanche sur laquelle sont entreposés de la vaisselle, des fruits et un oiseau perché sur un vase. Au premier plan, se trouvent un panier rempli d'objets et un chien qui regarde attentivement cet oiseau.
Interprétation :
On ne peut observer cette œuvre de Chardin sans y remarquer la présence du vivant, non seulement par les animaux mais aussi par la disposition des objets.
Le plateau de fruits est l'objet central du tableau. Celui-ci est entouré d'un désordre qui marque une certaine vivacité.
En effet, ces fruits sont d'un rouge gourmand qui intéressent avec certitude les regards des deux animaux (le chien et le perroquet caché dans l'ombre) sont des « témoins évidents du luxe et de la passion ».
Il est donc difficile de classer cette œuvre dans le genre de la nature-morte à cause de ces deux animaux qui sont parfaitement vivants.
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